mardi 30 octobre 2007

Réaction: définition.


C'est la réponse à une action par une action contraire.




Réactionnaire

" Le mot d'ordre pourrait être "contrerévolution". Mais les origines révolutionnaires sont désormais lointaines et complètement oubliées, la subversion s'est installée depuis longtemps, au point d'apparaître comme quelque chose d'évident et de naturel dans la plupart des institutions en vigueur. Cette formule ne vaudrait donc que si l'on visait les ultimes étapes que la subversion mondiale cherche à couvrir grâce au communisme révolutionnaire. Sinon mieux vaut recourir à un ordre mot d'ordre: celui de réaction.
Le fait qu'on a pas peur de l'adopter, et, partant, de se déclarer réactionnaire, est une pierre de touche. "

J Ev.

Tract du Renouveau Français

Présentation du Renouveau Français

Cher visiteur,

Nous vous souhaitons la bienvenue sur le site du "Renouveau Français". Un mouvement récent, mais qui s'appuie sur une communauté importante de militants et de cadres formés et expérimentés, issus de toutes sortes de mouvements passés ou présents.

Notre organisation se définit politiquement comme nationaliste et contre-révolutionnaire (c'est-à-dire hostile aux dogmes et faux principes de 89), et d'inspiration catholique.

Chacun de ces termes mérite d'être explicité afin d'éviter toute ambiguïté. Pour cela, et pour faire plus ample connaissance avec notre doctrine, nous vous invitons à consulter nos rubriques "Politique" et "Documents", qui seront progressivement enrichies.

A l'heure où le nationalisme français traditionnel révèle plus que jamais la pertinence de ses vues et l'urgence de sa mise en oeuvre, il se trouve parallèlement toujours plus dénigré par les mondialistes et leurs affidés, trahi et abandonné par ceux qui s'en réclamaient à grands cris hier, ou galvaudé par des séparatistes régionaux qui usurpent ce noble terme.

Nous allons remettre les pendules à l'heure et proposer une contre-information précieuse face au déluge de mensonges ou d'omissions dont se rendent continuellement coupables les médias aux ordres.

Pourquoi "Renouveau Français"?

Parce qu'il est évident que notre nation a subi un profond déclin, une décadence incontestable, sur tous les plans. Nous travaillerons jusqu'à ce qu'elle retrouve :
- sa civilisation, féconde et rayonnante,
- sa puissance militaire et diplomatique,
- un Etat soucieux du bien commun, avec restauration de l'ordre naturel (alignement du droit civil sur le droit naturel et conformité des lois avec la morale chrétienne).
- son identité culturelle (qui passe par celle de ses provinces), spirituelle et physique,
- une certaine prospérité économique,
- la sécurité,
- une véritable indépendance, face à l'euro-mondialisme comme face aux lobbies,
etc ...

Du fait de sa place particulière dans le concert des nations, ne doutons pas que le renouveau de la France, pour ne pas dire sa résurrection, entraînera celui des autres peuples. A commencer de ceux d'Europe, avec qui nous partageons un certain héritage, autant que des menaces mortelles.

Pour ceci, outre la diffusion de nos analyses et propositions au plus grand nombre de Français possibles, nous nous attelons à former des cadres et militants, politiquement, philosophiquement et humainement, qui seront demain indispensables à toute tentative de redressement national.

Nous orientons particulièrement nos efforts vers la jeunesse, dont la générosité et l'enthousiasme nous permettent d'espérer en l'avenir.

Aidez-nous à rendre possible la renaissance de la France!

http://www.renouveaufrancais.com/

jeudi 4 octobre 2007

Liberté et démocratie (Renouveau français)

Liberté
(extraits de Le procès de la Démocratie de Jean Haupt)

Liberté de pensée

Voilà, dira-t-on, une liberté qui n'est jamais en cause. Car il est évident que, dans le tréfonds de soi-même, chacun pense ce qu'il veut et comme il veut…

C'était peut-être vrai autrefois, ça ne l'est plus aujourd'hui, et cette fameuse liberté de pensée dont s'enorgueillit la Démocratie, n'est que pure illusion. Car les hommes de nos jours, quels qu'ils soient, sont soumis, heure par heure, dans la rue, dans le bureau, à l'usine, à l'atelier, dans leur travail, dans leurs loisirs et dans leurs distractions, et jusque dans l'intimité de leur foyer, par l'intermédiaire de l'image, du livre, de la presse, du cinéma, de la radio, de la télévision, à l'action constante, permanente, envahissante, déclarée ou insidieuse, brutale ou sournoise, de la propagande pandémocratique. A tel point que les esprits les mieux formés, les plus solides, les plus indépendants, en sont, malgré eux et à leur insu, influencés ; quant aux autres, ils sont facilement intoxiqués, subjugués, écrasés, anéantis, vidés. Une intelligence collective, démocratique, se substitue à l'intelligence de chacun, impose ses dogmes, ses cadres de pensées, rigides, inviolables ; la conscience universelle , démocratique, se substitue à la conscience individuelle et c'est elle qui fixe, irrévocablement, ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est beau et ce qui est laid, ce qui est légal et ce qui est criminel, ce qui est juste et ce qui est injuste, ce qui est raisonnable et ce qui est insensé. Et ce qui est vrai, ce qui est bon, ce qui est juste, ce qui est beau, c'est tout ce qui contribue à la Démocratie. Et ce qui est faux, ce qui est mauvais, ce qui est laid, ce qui est criminel ou aberrant, c'est tout ce qui est contraire à la Démocratie.

Cette contrainte ne s'exerce pas seulement sur la plan moral, sur la plan de la propagande, sur le plan de l'esprit, elle s'exerce aussi dans la pratique, sur le plan de la vie politique. En fait, l'heureux citoyen d'une démocratie a toutes les libertés, sauf la liberté de ne pas être démocrate. Pour mettre au pas les récalcitrants, on a recours à tous les moyens légaux ou paralégaux. Et quand les moyens légaux se révèlent insuffisants, on hésite pas à recourir aux moyens illégaux, à l'arbitraire, à la force. Les exemples sont nombreux, à toutes les époques et dans tous les pays. Les gouvernements dits autoritaires ne tolèrent pas les attaques contre les fondements du régime ; en cela, ils ne sont que logiques avec eux-mêmes, ils ne trompent personne. La Démocratie ne le tolère pas non plus ; en cela elle se renie elle-même et n'est à son tour qu'une dictature déguisée, la pire, la plus ignoble, la plus dangereuse des dictatures, parce que la plus hypocrite et la plus insidieuse. Les heureux citoyens d'une démocratie sont libres, comme le condamné à mort est libre de se déplacer, les chaînes aux pieds, sur les deux mètres carrés de sa cellule…[…]

Liberté de pensée, liberté d'opinion, liberté de presse, liberté de réunion, Liberté…

Il n'effleurerait à l'esprit de personne de se demander, ou personne n'oserait demander si ces libertés, en fin de compte, sont bien importantes. Car la conscience universelle et démocratique nous dit que non seulement elles sont importantes, mais encore qu'elles sont essentielles, vitales. Elles ne sont pas un moyen pour atteindre le bonheur des peuples : elles sont, en elles-mêmes, une fin , elles sont le bonheur des peuples ![…]

Non ! Les libertés démocratiques ne sont pas importantes ; elles ne sont pas essentielles à la vie, ni même – je dirais ni surtout – au bonheur des peuples. Et c'est pourquoi elles n'intéressent, ou ne devraient intéresser qu'une infime minorité de la population, quelques dizaines, quelques centaines, ou quelques milliers d'individus, suivant l'importance du pays : journalistes ou pseudo-journalistes, écrivains, artistes plus ou moins ratés, politiciens professionnels, ambitieux, spécialistes de la pêche en eau trouble. Elles n'intéressent, ou ne devraient pas intéresser les populations. Si elles les intéressent, c'est parce qu'on les a pour ainsi dire obligées à s'y intéresser. On a dit aux peuples qu'ils étaient souverains, qu'ils devaient voter. Alors, obéissant à leur tempérament, ils se sont pris au jeu, et y ont bientôt apporté toute leur passion. Mais le fait que les peuples se passionnent et se battent pour des questions politiques ne veut pas dire qu'ils y attachent une grande importance : ne font-ils pas de même pour une partie de foot-ball ?… La « liberté », la « démocratie », ce que l'on appelle communément « la politique » est comme un vice – l'alcool, le tabac – qui a été inculqué artificiellement aux peuples, qui ne correspond pas, bien au contraire, à leurs nécessités naturelles, et dont ils se débarrasseront – s'il n'est pas trop tard – le jour où ils s'apercevrons que le vice est mortel.

Ainsi, la liberté qui intéresse, ou qui devrait intéresser le paysan, c'est la liberté de cultiver son champ, pourvu que ce champ soit bien à lui ; et qu'il en retire le juste profit de son labeur, et qu'il puisse avoir, lui aussi ses moments de repos et de loisir, comme les gens de la ville. La liberté qui intéresse, ou qui devrait intéresser, l'ouvrier,c'est la liberté de travailler, pourvu que le travail lui soit garanti, et équitablement rémunéré. La liberté qui intéresse ou devrait intéresser le commerçant, c'est la liberté d'ouvrir son magasin le matin, et de ne le refermer que le soir, avec la satisfaction d'avoir fait de bonnes affaires. Or, précisément , aucune de ces libertés n'est garantie en démocratie, car la condition de ces libertés, c'est l'ordre, la discipline, la conscience professionnelle, et que la démocratie est le règne du désordre et de l'anarchie, le triomphe de l'individualisme . Et le gouvernement qui sera capable de garantir ces libertés – celles-ci, oui véritablement essentielles, vitales – n'aura pas à se préoccuper des autres.

Ramalho Ortigão, écrivain polygraphe portugais du 19 ème , début du 20 ème siècle, a analysé avec beaucoup de perspicacité et une fine ironie, en particulier dans sa publication périodique intitulée « As Farpas » ( Les Banderilles), les mœurs et la vie politique de son pays, d'abord sous la monarchie libérale et parlementaire, puis sous la République, qui, nous dit-il, doivent être mises l'une et l'autre dans le même sac. C'est à lui que j'emprunte cette phrase, quasi prophétique, si l'on songe qu'elle a dû être écrite autour de 1875 :

"Au milieu de la perturbation générale, des conflits, des dangers qui menacent les vies et les biens, l'égoïsme humain sacrifiera sans hésiter la Liberté. Car la liberté, si belle soit-elle, n'est dans la vie qu'une circonstance ; l'ordre est la condition essentielle, intrinsèque de l'existence, la garantie du travail et du pain. Qui pourra calculer le nombre de libertés que nous sacrifierons à l'ordre, le jour où le désordre commencera à nous concéder le droit au pouvoir, en nous supprimant le droit au dîner ?…"




Catholicisme et Patrie

L’enseignement des Papes sur la patrie

L’enseignement de l’Eglise sur la patrie.

Extrait du Permanences n°395.

La patrie, une nécessité

Le rejet de la patrie : une injustice

"Aujourd’hui on rencontre parfois des concitoyens qui semblent pris de la crainte de se montrer particulièrement dévoués à la patrie. Comme si l’amour de sa terre pouvait signifier nécessairement un mépris envers les terres des autres ; comme si le désir naturel de voir sa propre patrie belle, prospère à l’intérieur, aimée et respectée à l’étranger, devait être inévitablement une cause d’aversion à l’égard d’autres peuples. Il existe même des personnes qui évitent de prononcer le mot de "patrie" et qui tentent de lui substituer d’autres noms plus appropriés, pensent-ils, à nos temps. Certes, chers fils, il faut convenir que parmi les signes d’une désorientation des âmes, cet amour diminué pour la patrie, cette plus grande famille qui vous a été donnée par Dieu, n’est pas un des derniers".

Pie XII, 23 mars 1958.

"(...) la patrie est un patrimoine qui comprend non seulement une certaine réserve de biens matériels dans un territoire donné, mais est avant tout un trésor, l’unique en son genre, de valeurs et de contenus spirituels, c’est-à-dire de tout ce qui compose la culture d’une nation (...)".

Jean-Paul II, Audience aux membres de l’université Jagellone de Cracovie, 11 septembre 2000.

La patrie, notre famille

"Le développement du concept de "patrie" est étroitement lié à celui du concept de "famille" et, en un sens, chacun en fonction de la nature de l’autre. Et vous, peu à peu, en faisant l’expérience de ces liens sociaux plus larges que les liens familiaux, vous commencez aussi à participer à la responsabilité du bien commun de cette famille plus vaste qu’est la "patrie" terrestre de chacun et de chacune d’entre vous. Les grandes figures de l’histoire, passée ou contemporaine, d’une nation sont aussi les guides de votre jeunesse et elles favorisent le développement de cet amour social qu’on appelle le plus souvent "amour de la patrie"".

Jean-Paul II, Lettre apostolique à l’occasion de l’année internationale de la jeunesse, 31 mai 1985.

L’influence de la patrie sur l’homme

"La plupart du temps, les cultures se développent sur des territoires déterminés, dont les éléments géographiques, historiques et ethniques s’entrecroisent de façon originale et unique. Cette "spécificité" de chaque culture se reflète de manière plus ou moins intense chez les personnes qui la possèdent, selon un dynamisme continuel d’influences exercées sur les individus et de contributions que ces derniers, à la mesure de leurs capacités et leur génie, apportent à leur culture. En tout cas, être homme signifie nécessairement exister dans une culture déterminée. Chaque personne est marquée par la culture qu’elle reçoit de sa famille et des groupes humains avec lesquels elle est en relation, à travers son parcours éducatif et les influences les plus diverses de son milieu, à travers la relation fondamentale qu’elle entretient avec le territoire dans lequel elle vit. Dans tout cela, il n’y a aucun déterminisme mais une constante dialectique entre la force des conditionnements et le dynamisme de la liberté."

"C’est en fonction de ce rapport fondamental avec ses propres origines -au niveau familial, mais aussi territorial, social et culturel- que se développe chez les personnes le sens de la patrie, et la culture tend à assumer, plus ou moins selon le lieu, une configuration nationale."

Jean-Paul II, Message pour la paix sur "le dialogue entre les cultures", 1er janvier 2001.

La patrie, un droit de l’homme

L’importance de la patrie pour l’homme est telle que notre saint Père en fait l’une des composantes de la dignité humaine :

"La connaissance de l’homme, que l’Eglise a acquise dans le Christ, la pousse à proclamer les droits humains fondamentaux et à faire entendre sa voix quand on les foule aux pieds. C’est pour cela qu’elle ne cesse d’affirmer et de défendre la dignité de la personne, et de mettre en lumière les droits inaliénables qui en découlent. Ce sont en particulier, le droit d’avoir une patrie, de demeurer librement dans son pays, de vivre en famille, de disposer des biens nécessaires pour une vie digne, de conserver et de développer son patrimoine éthique, culturel et linguistique, de professer publiquement sa religion, d’être reconnu et traité en toutes circonstances conformément à sa dignité d’être humain".

Jean-Paul II, Message pour la 87ème journée mondiale des Migrants, mars 2001.

Aussi ne manque-t-il pas de louer le patriotisme comme une vertu : "Mgr Slomsek fut aussi animé d’un profond sentiment d’amour pour sa patrie (...). Il se propose à vous comme un modèle de patriotisme authentique".

Jean-Paul II, béatification de Mgr Slomsek (Slovénie), 19 septembre 1999.

Foi et patrie, deux réalités indissociables

Le témoignage du Christ

Dieu s’est incarné en un territoire donné, et qu’Il a aimé.

"Il existe un ordre établi par Dieu, selon lequel il faut porter un amour plus intense et faire du bien de préférence à ceux à qui l’on est uni par des liens spéciaux. Le divin maître lui-même donna l’exemple de cette préférence envers sa terre et sa patrie en pleurant sur l’imminente destruction de la cité sainte".

Pie XII, Summi pontificatus, 20 octobre 1939.

"En devenant homme, le fils de Dieu lui-même a acquis non seulement une famille humaine, mais aussi une patrie. Il est pour toujours Jésus de Nazareth, le Nazaréen".

Jean-Paul II, Message pour la paix sur "le dialogue entre les cultures", 1er janvier 2001.

Tout chrétien doit être patriote

"(...) la loi naturelle nous ordonne d’aimer d’un amour de prédilection et de dévouement le pays où nous sommes nés et où nous avons été élevés au point que le bon citoyen ne craint pas d’affronter la mort pour sa patrie (...). L’amour surnaturel de l’Eglise et l’amour naturel de la patrie procèdent du même et éternel principe. Tous les deux ont Dieu pour auteur et pour cause première".

Léon XIII, Sapientiae christianae, 10 janvier 1890.

"Si le catholicisme était ennemi de la patrie, il ne serait plus une religion divine. Oui, elle est digne non seulement d’amour, mais de prédilection, la patrie dont le nom sacré éveille les plus chers souvenirs et fait tressaillir toutes les fibres de votre âme, cette terre commune où vous avez votre berceau, à laquelle vous rattachent les liens du sang et cette autre communauté plus nobles des affections et des traditions".

Saint Pie X, allocution à des pèlerins français, 19 avril 1909.

"Si la charité s’étend à tous les hommes, même à nos ennemis, elle veut que soient aimés par nous d’une manière particulière ceux qui nous sont unis par les liens d’une commune patrie".

Benoît XV, Lettre aux évêques d’Allemagne, 15 juillet 1919.

"Nous proclamons que le chrétien ne le cède et ne peut le céder à personne dans l’amour et la fidélité véritables à sa patrie terrestre".

Pie XII, Ad apostolorum principis, 29 juin 1958.

Le service de la patrie, un devoir de justice"C’est notre devoir de rappeler à tous, encore une fois, que la doctrine catholique exhorte précisément les catholiques à nourrir un amour profond et sincère envers leur patrie, à rendre l’honneur qui leur est dû aux autorités civiles, étant sauf le droit divin naturel et positif, à leur apporter un concours généreux et actif dans toutes les entreprises qui contribuent au progrès vrai, pacifique et ordonné, à la prospérité véritable de la communauté nationale".

Pie XII, Ad apostolorum principis, 29 juin 1958.

"L’Eglise a toujours veillé à ce que ceux qui la confessent contribuent au bien de toute patrie terrestre. Nous en trouvons la preuve dans l’histoire de nombreux pays du monde. Et comme fils de mon pays, je sais dans quelle mesure je dois mon amour envers ma patrie à l’enseignement du Christ et à la mission de l’Eglise dans l’histoire de ma nation".

Jean-Paul II, à des catholiques chinois, 7 septembre 1980.

L’enracinement, condition de l’ouverture aux autres

L’amour pour notre patrie ne doit pas être exclusif ...

"Cet amour même de sa patrie et de sa race, source puissante de multiples vertus et d’actes d’héroïsme lorsqu’il est réglé par la loi chrétienne, n’en devient pas moins un germe d’injustices et d’iniquités nombreuses si, transgressant les règles de la justice et du droit, il dégénère en nationalisme immodéré".

Pie XI, Ubi Arcano Dei, 30 décembre 1922.

"Le patriotisme est en effet l’amour correct et juste de l’identité de chacun en tant que membre d’une communauté nationale déterminée. La négation du patriotisme, c’est le nationalisme. Alors que le patriotisme, aimant ce qui lui est propre, estime aussi ce qui appartient à autrui, le nationalisme méprise tout ce qui n’est pas sien. S’il ne réussit pas à détruire ce qui appartient à autrui, il cherche à se l’approprier".

Jean-Paul II, Lettre à l’archevêque de Vrhbosna (Sarajevo), 29 septembre 1993.

"C’est pourquoi l’amour de la patrie est une valeur à cultiver, mais sans étroitesse d’esprit, en aimant en même temps toute la famille humaine et en évitant les manifestations pathologiques qui apparaissent lorsque le sens de l’appartenance prend des accents d’exaltation de soi, d’exclusion de la diversité, qui se développent sous des formes nationalistes, racistes et xénophobes".

Jean-Paul II, Message pour la paix sur "le dialogue entre les cultures", 1er janvier 2001.

... mais nous ouvrir à un amour plus grand de la famille humaine

"Le légitime et juste amour de chacun envers sa propre patrie ne doit pas faire fermer les yeux sur l’universalité de la charité chrétienne, qui enseigne à considérer aussi les autres et leur prospérité dans la lumière pacifiante de l’amour".

Pie XII, Summi pontificatus, 20 octobre 1939.

"Mais l’amour de la patrie peut également dégénérer et devenir un nationalisme excessif et nuisible. Pour que cela n’arrive pas, vous devez viser bien au-delà de la patrie ; vous devez considérer le monde".

Pie XII, Allocution à la colonie des Marches à Rome, 23 mars 1958.

"Comme un milieu exceptionnel où se forme la culture de la nation, que celle-ci devienne un lieu de formation de l’esprit patriotique, d’un amour pour la patrie qui préserve son bien, mais qui ne ferme pas la porte ; qui construit plutôt des ponts, pour multiplier ce bien en la partageant à d’autres. La Pologne a besoin de patriotes illuminés, capables de sacrifices par amour de leur patrie et, dans le même temps, préparés à un échange créatif de biens spirituels avec les nations d’Europe qui s’unifient".

Jean-Paul II, Audience aux membres de l’université Jagellone de Cracovie, 11 septembre 2000.

© Ichtus - Au service de la Cité



mercredi 3 octobre 2007

Jean Ousset

Jean Ousset

Jean Ousset (né le 28 juillet 1914 à Porto, Portugal, mort le 20 avril 1994), essayiste catholique français. Il a écrit sous plusieurs pseudonymes tels Jean Marial, André Roche, Louis Morteau, Jean-Marie Vaissière, Jacques Régnier et Jacques Haissy. Proche des milieux royalistes, il fut un idéologue du « nationalcatholicisme » français.

Sommaire


Années 1930-1940 : Action française [modifier]

Dans les années 1930, Jean Ousset milite dans la mouvance de l'Action française, le mouvement royaliste fondé par Charles Maurras. Durant la Deuxième Guerre mondiale, il devient le chef du bureau d’étude de la Jeune légion, une structure liée à la Légion française des combattants, un des bras armées du régime de Vichy du Maréchal Philippe Pétain. L'un des collègues de l'époque était François Mitterrand.

Pendant l'ocupation nazie de la France, publie deux ouvrages politiques : Histoire et génie de la France (1943) et Fondement d’une doctrine (1944).

A. Biographie de Jean Ousset

1) La jeunesse

Jean Ousset est né en 1914, le 28 juillet, à Porto (Portugal), il passe sa jeunesse dans le sud de la France, dans un petit village du Bas-Quercy, à Montalzat. Ce sont ses grands-parents qui s’occuperont de l’éducation de ce fils unique, ses parents (Eugène et Camille Ousset) étant obligés d’aller travailler à Paris. Le grand-père comme son fils sont des catholiques et des monarchistes convaincus, membre de l’Action française. Jean va passer toutes ses écoles primaires dans la commune et très tôt montre un intérêt particulier pour la littérature. Il a une grande soif de connaissances mais ne travaille qu’en fonction de ses centres d’intérêts. A 14 ans, au décès de sa grand-mère, son entourage le met en pension chez une Mme Règnier qui s’occupe d’enfants à la santé fragile. De l’aveu de Jean Ousset c’est elle qui lui donnera «l’orientation de toute sa vie » : elle va lui donner l’amour du Beau qui sera le socle de son combat pour une cité chrétienne.

A 16 ans et demi il entre en pension chez les Dominicains qui tiennent le collège de Saint-Elme. C’est à cette occasion qu’il va faire connaissance avec Jean Masson, futur fondateur avec lui de la Cité catholique. Ce passage de sa vie lui donnera comme il le dit dans ses mémoires : « (…), un irréductible amour de ma patrie, la France (…) et en grand respect devant l’importance du fait religieux. » Ousset a un tempérament anti-conformiste et est rebelle à toute autorité, ce qui l’amène a être souvent remis à l’ordre. C’est un étudiant studieux, cultivé, mais qui manque son bac. « Il travaille plus que les autres mais dans des directions qui n’ont rien à voir avec ce qu’il est indispensable d’apprendre quand on tient à passer par les portes dont seuls les diplômes officiels ouvrent les clés. » Son père qui s’inquiète pour son avenir lui trouve un travail dans l’artisanat (fabrication de chapeaux). Travail qu’il va abandonner très vite pour se consacrer à sa passion : l’art. Il va partir pour Bordeaux suivre des cours de peinture et de sculpture. Va s’ensuivre une période de crises et de désarroi avec un avenir plus qu’incertain.

Il va accomplir de nombreuses lectures et au fil de celles-ci la flamme va renaître. L’ouvrage d’Ernest Psichari « Le voyage du Centurion » va donner un élan nouveau à son être, « comme serviteur de vérités enracinées, moralement. Spirituellement. Charnellement ; et historiquement sanctionnée ». Pour réaliser cet objectif il va avancer son service militaire, et passer trois années au sein du 9ème bataillon de chasseurs alpins. Les séjours qu’il va effectuer en haute montagne vont lui permettre de retrouver la sérénité. A la fin de son temps de service, bien qu’ayant la possibilité de poursuivre au sein de la grande muette, il retourne chez son grand-père qui habite, suite à la perte de sa femme, à Septs-Fonds.

En 1934, il a 20 ans après ces trois ans de séparation il va renouer avec ses amis : Jean Masson, Pierre Sournac, Jean Rochet et les frères Maillet… Tous font partie d’une ligue que se soit: les Jeunesses patriotes, l’Action française, les Croix de Feu… Ces jeunes gens sociologiquement, idéologiquement et religieusement disparate se trouvent cristallisés autour d’événements survenus à cette époque :

- Le phénomène de la « main tendue » par les communistes aux catholiques, qu’ils considèrent comme contre nature.

- La guerre d’Espagne qui les divisent. Ousset et Masson se heurtent avec virulence sur le sujet. Ousset prenant le soutien des Nationalistes et Masson pour les Rouges.

C’est l’Abbé Choulot qui va prendre en charge la formation doctrinale du groupe et permettre aux discussions de prendre une direction moins anarchique. C’est le charisme, la fougue du jeune abbé qui va orienter le combat d’une partie des pionniers de la Cité catholique. Malgré des divergences assez nettes au début, Ousset parviendra à rassembler les hommes autour d’un fond commun, en faisant abstraction des désaccords sur l’accessoire. Ces jeunes gens s’inquiètent de l’influences grandissante de philosophies révolutionnaires qui veulent faire table rase de l’influence chrétienne. Durant ses études, Jean Ousset ouvrier à l’usine pour s’assurer un revenu, va découvrir les méthodes de fonctionnement du parti communiste, sa « dialectique » et son influence sur les ouvriers. Il va s’en inquiéter et vouloir réagir. La fréquentation d’un milieu fortement touché par les thèses révolutionnaires marxistes, puis les discussions qu’il aura avec son codétenu communiste, lors de son emprisonnement en Allemagne pendant la guerre, auront une grande importance sur ses engagements futurs. Les théories développées par les communistes vont profondément conforter Ousset dans sa foi et dans la mission dont il se sent investi.

Le déclic va se réaliser à Bordeaux en avril 1939 (Jean Ousset a 25 ans), où il effectue un certificat de capacité en droit. Toujours à la recherche d’un petit boulot pour payer ses études il va trouver une place de secrétaire personnel pour la rédaction de discours. Lors d’un cycle de conférences il se fait remarquer pour la qualité de son exposé par Charles Maurras qui le place à la une de l’Action française du lendemain. Le fondateur du principal mouvement politique de droite en France avant la Première Guerre mondiale va quelques années plus tard lors d’une de ses dernières apparitions publiques désigner Jean Ousset comme l’un des plus sûrs continuateurs de son œuvre intellectuelle et morale, l’autre étant Jean Arfel (Jean Madiran). Lors d’un entretien que Jean Ousset aura avec Maurras, celui-ci lui dira : « Toutefois, si vous cherchez une doctrine, soyez certain qu’il n’y a de doctrine vraie que catholique. Si donc vous êtes catholique, ne le soyez pas à moitié ! » Cette affirmation met fin aux hésitations du petit groupe qui se réunit toujours à Montalzat. Ils sont déterminés à se réclamer ouvertement de la doctrine catholique. Le 15 août 1939, devant la Sainte Vierge, ils forment le vœu de consacrer leur vie « à servir la France et l’Eglise par une œuvre de formation doctrinale et d’éducation à l’action de cadres politiques et sociaux efficaces ».

== Après-guerre : Cité catholique

C’est le 29 juillet 1946, à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre que trois hommes (Denis Demarque, Jean Masson et Jean Ousset) vont consacrer leur projet au Christ Roi. Le même jour, l’œuvre nouvelle était mise sous la protection de la « Reine du Monde », en la chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac. La Cité Catholique était née sous son premier nom de « Centre d’études critiques et de synthèse ». La volonté des fondateurs est de créer un organisme de laïcs agissant sous leur responsabilité civique à l’avènement d’un ordre social chrétien. Cette œuvre laïque doit professer et diffuser à travers ses membres, la doctrine sociale de l’Eglise catholique plutôt qu’une doctrine personnelle. C’est grâce au droit que reconnaît la hiérarchie romaine à tout catholique de prendre des positions politiques particulières que La Cité Catholique exercera cette liberté afin de répandre sa méthode et son action. Jean Ousset et Jean Masson connaissent d’ailleurs des fondements politiques différents, le premier a une formation plutôt traditionnelle et maurassienne, le second vient de la démocratie chrétienne. Par son activité au sein du monde l’oeuvre ne prétend pas représenter l’Eglise, mais s’en faire l’écho « … au plan de ces affaires sociales, civiques ou politiques que le naturalisme et le laïcisme révolutionnaire ne cessent de pénétrer» .

De 1946 à 1963 la Cité catholique malgré des débuts difficiles va se développer constamment. Puis victime de son succès et d’attaques incessantes, les fondateurs vont prendre la décision de cesser l’activité de l’organisation et fonder l’ « Office international des œuvres de formations civiques et d’action doctrinale selon le droit naturel et chrétien ». Ce nom se veut volontairement imprononçable, même par le jeu des initiales, pour éviter que ses membres ne se cachent derrière une étiquette. Après deux années de mise en route, le centre va constituer l’unité doctrinale, le service de formation et de synchronisation autour duquel une multitude d’associations vont graviter. Une autre raison de ce passage de la Cité catholique à l’Office est la volonté d’avoir un dispositif plus adapté au développement international qu’elle connaît. Le but n’a pas varié, néanmoins Jean Ousset s’est rendu compte que l’on ne pouvait simplement se contenter d’éclairer l’intelligence par la doctrine de l’Eglise, mais qu’il fallait la répandre en l’enseignant. La revue aussi va s’adapter, Verbe sera remplacé par Permanences dont le contenu est moins dogmatique et traite plus régulièrement de l’actualité.

5) L’Office international des œuvres de formations civiques et d’action doctrinale selon le droit naturel et chrétien

L’Office va connaître un grand rayonnement tant en France qu’au niveau international. Le premier congrès a lieu en 1964 en Suisse dans le canton du Valais, à Sion. Puis de 1965 à 1977 ils se dérouleront à Lausanne . Deux mille cinq cents à quatre mille personnes, toutes nationalités confondues (il y aura jusqu’à 17 représentés en une seule et même fois, 26 si l’on comptabilise tous ceux qui ont participé à l’un des congrès de Lausanne), se retrouvent trois jours durant au palais Beaulieu: occasion pour des animateurs d’oeuvres très variées, parfois opposées, d’harmoniser et de concerter leurs actions (tous les mouvements, associations, journaux catholiques et plutôt traditionnels sont représentés par un stand ). A ce rassemblement international annuel, l’on peut y entendre, en séance plénière, l’élite de l’intelligentsia catholique (surtout francophone) : Marcel De Corte, Jean Madiran, Marcel Clément, Louis Salleron, Gustave Thibon, etc. Le journaliste du Monde lui-même, venu en observateur, constate le 13 avril 1977 : « Trois jours durant, le palais Beaulieu de Lausanne a sans doute renfermé la documentation contre-révolutionnaire la plus importante d’Europe. »

Des remous vont secouer l’Office au cours des années 70/80. Les divisions suscitées par le Concile Vatican II au sein de l’Eglise vont avoir des répercussions chez les militants du combat civique. Un certain nombre de sympathisants demande à Ousset de prendre position sur les querelles liturgiques. Il opposera toujours un non catégorique : « Je refuse de m’engager dans les combats qui se sont développés dans l’Église, l’Office ne croit ni possible ni souhaitable (par son statut et ses structures mêmes) de s’engager en matière de liturgie, d’exégèse, de catéchèse, etc. » Ainsi peu à peu vont s’écarter de l’Office un bon nombre d’hommes et d’associations représentatifs du courant catholique et national, à commencer par Jean Madiran .

Jean Ousset va peu à peu laisser le « commandement du navire » dès 1973. Il fait un constat amer : la subversion, dit-il, a changé de forme. Elle prend de plus en plus l’aspect d’une guerre culturelle dans laquelle tous les moyens de modeler les sensibilités sont mobilisées pour changer la nature même de l’homme et, par voie de conséquence, celle de la société. Ce qui est à combattre n’est donc plus de l’ordre de la vérité ou de l’erreur, c’est un climat corrupteur. « Refusant d’être dupe des succès de Lausanne, j’eus à traverser, je l’avoue, une des plus douloureuses périodes de ma vie (…). N’y voyant pas assez clair, l’idée me vint d’aller dans les milieux les plus divers, étudier comment s’y prendre pour atteindre ceux de nos frères français qu’il nous avait été impossible d’approcher jusque-là. Trop d’affection me retint, je l’avoue. Mais, enfin, je partis ».

Mais l’Office justement, après quinze ans d’un travail qui a permis de créer en de multiples domaines des îlots de résistance à la Révolution galopante est mal en point : les divergences, parfois irréductibles, entre les membres de l’équipe dirigeante sur les moyens à adopter pour faire avancer au mieux la cause du Christ-Roi, dans la France des années septantes, l’ont profondément secoué. Et même si la machine, bien qu’un peu essoufflée, tourne encore, Jean Ousset, perpétuel insatisfait, estime qu’il est préférable de lui porter un coup d’arrêt définitif. L’action culturelle, à laquelle il tient tant, et dont le bien fondé est contesté par beaucoup, séduit toute une partie de la jeune génération. C’est ainsi qu’en 1981, une équipe de jeunes disciples, groupée autour de J. Trémolet de Villers et de Jean-Marie Schmitz, recueille l’ensemble des expériences de Jean Ousset et sous son égide, fonde ICTUS (Institut culturel et technique d’utilité sociale). ICTUS s’attache à renouveler le « cursus » de formation politique et sociale, en développe la dimension historique, et enfin, y ajoute la dimension culturelle par une approche pratique qui soit une « éducation civique, sociale, nationale et religieuse par le Beau ».

Jean Ousset participa jusqu’au bout de ses forces au développement de cette action pour que l’équipe continue l’oeuvre dans une stricte fidélité au dessein initial. C’est au cours d’une visite au Louvre, qu’il organisait pour quelques animateurs, qu’il est victime d’une attaque cérébrale. Il meurt le 20 avril 1994.

B. L’intellectuel ou homme du concret au service du Beau, de l’Amour et de l’Eglise

Jean Ousset fonde son action en faveur de l’Eglise et du règne social du Christ sur terre par son amour du Beau. Son âme d’artiste vient en support au message dispensé par l’Office. Puisque les vérités abstraites rebutent, il faut toucher les cœurs, élever les sentiments, faire admirer et connaître les splendeurs de la civilisation chrétienne. La Beauté a un caractère d’universalité, ainsi tout chose n’est pleinement belle que si elle s’insère totalement dans l’ordre divin, seule perspective dans laquelle elle prend sens et plénitude. Pour lui la Beauté est joie de l’esprit, et il va de soi qu’elle ne doit pas d’abord s’adresser aux sens. Un art passionnel est condamné à n’être qu’un art individuel, énigmatique et par-là même élitiste. Le rôle de l’art n’est-il pas de favoriser une plus grande communion. « N’est communicable dans le « moi » que ce qui appartient à l’homme universel ». Pour lui il est indispensable de revenir au critère du Beau dans le domaine du jugement, et en particulier au sein de l’école moderne qui tend à le classer au rayon des vieilleries. « Je passe pour un doctrinaire. Alors qu’au fond de moi je ne considère la doctrine que comme un squelette. Image de la mort, tant qu’on ne l’enrobe pas des masses musculaires chaudes et souples qui, seules, peuvent l’animer (…). L’objet de mon désir : la contemplation amoureuse de la beauté, de l’harmonie des êtres et des choses ! Car les « démons » de ma jeunesse ne m’ont jamais lâché, malgré la muselière que j’ai essayé de leur imposer. Loin de s’être tus, ils sont toujours là. Toujours à la charge. »

Jacques Trémolet de Villers (le successeur et ami de Jean Ousset) le décrit dans la préface de l’ouvrage de Raphaëlle de Neuville comme d’abord un artiste, un dessinateur, un peintre. Les constats qu’il faisait ne venaient pas d’une déduction théorique de doctrinaire, mais de l’observation de la réalité. Il avait, sur les choses et les gens, un regard terriblement aigu et qui se trompait rarement. Il était comme on dit, lucide, ce qui,parfois le faisait passer pour un sceptique ou un désespéré. Il avait horreur de l’illusion. Ce qu’il avait vu avant la dernière guerre et dont le temps passé ne corrigeait pas les données, c’était la division extrême, l’absence du moindre souci de complémentarité entre les forces de ceux qui auraient dû se trouver unis pour le salut de la société. Il répétait souvent cette phrase de Jacques Bainville, qui lui semblait résumer la situation de la France, depuis l’avènement du phénomène révolutionnaire : « Les gens de gauche s’entre-tuent, certes, mais c’est pour la conquête du pouvoir, tandis que les gens de droite s’envoient de la boue au visage, pour rien.»

On retrouve sa pensée sur l’Amour et la relation de l’homme et de la femme dans un de ses ouvrages intitulé : « Amour ou sexualisme ? ». Le couple pour lui doit être à l’image de l’union du Christ et de l’Eglise, ce qui montre bien le haut de degré auquel le mariage chrétien est appelé à se situer.

« L’homme et la femme ont chacun un rôle qui lui est propre, et s’il n’est pas question de supériorité de l’un ou l’autre, il est tout aussi illusoire de prétendre à l’égalité. Chaque être doit se tenir à sa place ».

« Tout ce qui tend à réduire l’amour humain aux seules pulsions de l’instinct, à la seule poursuite d’un plaisir strictement animal, est indigne de l’homme. Et par là même, minable et scandaleux; la plénitude de l’amour humain ne pouvant être un simple accouplement de bêtes, mais l’union émerveillée de deux «personnes », hautement reconnues pour telles. Amour fait d’attirance, de fusion et d’ivresse charnelle, certes, mais qui peuvent et doivent être désirées, entretenues, renouvelées, par ce qui est bien supérieur au simple instinct animal. Autant dire un véritable amour humain.

« Amour dont le caractère spécifique ne peut pas ne pas être dans une authentique union des coeurs, des esprits et des âmes…; dans une harmonie suffisante des sensibilités, la complaisance des caractères, une relative correspondance des goûts »

Pour lui la morale n’est qu’un « code pour mieux aimer » et elle n’a de sens que parce qu’elle permet à l’amour humain d’atteindre sa plénitude et l’harmonie d’un ordre vraiment divin. Il s’élève d’autre part contre les accusations de pudibonderie dont la morale catholique fait les frais. Raphaëlle de Neuville dans son livre fait remarquer que l’Église catholique n’a jamais considéré les plaisirs de la chair comme illégitimes. C’est le luthéranisme (le calvinisme ) et le jansénisme qui sont coupables d’avoir créé un état d’esprit excessivement rigoriste en la matière. Il ne faut pas séparer ce que Dieu a uni : les réjouissances charnelles appartiennent au cycle de l’amour humain tel que Dieu l’a voulu. Prétendre que l’acte sexuel est ordonné uniquement à la procréation et que la recherche du plaisir se situe loin derrière ce noble dessein, c’est ignorer tout de la plénitude harmonieuse de l’union amoureuse .

L’Eglise est la garante de la doctrine et de l’Evangile : elle se charge d’en fixer le sens et d’en expliquer la pensée, « autrement il y aurait autant d’Evangile que de différente passion ». Jean Ousset va définir plus précisément sa relation avec la mère l’Eglise dans un texte : « Pagaille dans l’Eglise ou mystère de la Croix ». A travers le dialogue qu’il a avec un officier (qui est lui-même en réalité), il manifeste sa tristesse face aux profondes divisions qui déchirent l’épiscopat et le clergé français à l’égard de l’enseignement du Saint-Siège. Cela l’a particulièrement perturbé car il a beaucoup souffert pour l’Eglise et par l’Eglise. Il reconnaîtra que le soutien de nombreux prélats l’ont conforté dans sa tâche pour le plus grand bien de la Cité catholique. Rome a suivi les développements doctrinaux de l’œuvre à travers le préfet du Saint Office , le Cardinal Ottaviani, chargé auprès du Saint-Père de toutes les questions doctrinales. Lors des Congrès, le Pape Pie XII est intervenu en personne à plusieurs reprises par des messages personnels adressés à Jean Ousset.




Musée Roubaisien

La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie de Roubaix,

Entrée : 23 rue de l'Espérance 59100 ROUBAIX
adresse postale : 24, rue des Champs
Situation : entre l'Hôtel de Ville et la Gare de Roubaix

Tel : 03 20 69 23 60 Fax : 03 20 69 23 61 site http://www.roubaix-lapiscine.com/
lapiscine.musee@ville-roubaix.fr
Ouvert tous les jours, sauf lundi, du mardi au jeudi 11h-18h, vendredi 11h-20h. Samedi et dimanche 13h-18h. Fermé certains jours fériés, se renseigner au musée.
Entrée : 3 € (plein tarif individuel) pour les collections permanentes/ 2 € (tarif réduit). 3 € pour les expositions temporaires (plein tarif individuel). Billet groupé, collections + expositions, 5 € (plein tarif individuel), 3 € (tarif réduit). Entrée gratuite pour les moins de 18 ans et le 1er dimanche du mois (collections permanentes uniquement).

La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie de Roubaix

La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie de Roubaix

Le Musée est implanté depuis l'automne 2001 sur le site de l'ancienne piscine municipale qui est un exceptionnel bâtiment art-déco. Cette piscine fut construite entre 1927 et 1932 par l'architecte Albert Baert à l'initiative du maire de l'époque, Jean Lebas.

Aujourd'hui inscrite au patrimoine du XX siècle, cette piscine offrait à la population de Roubaix un service sportif et hygiénique de grande qualité.

Fermée depuis 1985, pour des raisons de sécurité. La Piscine, reconvertie par l'architecte Jean-Paul Philippon, abrite maintenant, sur son site exceptionnel, le Musée d'Art et d'industrie de Roubaix.

LA PLUS BELLE PISCINE DE FRANCE : ROUBAIX


Un musée qui est à lui-même son chef-d'œuvre.Musée d'Art & d'Industrie de Roubaix
Les visiteurs sont catégoriques : c'est un lieu « magique » que cette splendide piscine Art déco construite dans les années 1930 quand Roubaix était encore la capitale glorieuse du peignage et du délainage. Restaurée de fond en comble et rendue à sa splendeur passée, la Piscine abrite désormais une collection exceptionnelle d'arts appliqués à l'industrie.
La Piscine, fait une pirouette très arts-éco pour intégrer la culture dans la société
Cette ancienne piscine est restée une piscine. Elle est la pièce maîtresse de la mise en valeur du centre historique de Roubaix.
A elle seule l'histoire de La piscine est exemplaire. Roubaix est une ville industrielle, qui doit sa puissance à quelques grandes familles d'entrepreneurs industriels, mais aussi à une tradition ouvrière et syndicale toujours active. Ce double aspect de fierté industrielle teintée de paternalisme et de culture populaire tenace donne sa personnalité à la ville et à son nouveau musée.

Musée d'Art & d'Industrie de RoubaixEn 1922, la municipalité charge l'architecte Albert Baert (qui a déjà fait ses preuves avec les Bains Dunkerquois) de construire la plus belle piscine de France. L'ambitieux projet aboutit en 1932, traversant toutes les difficultés financières. C'est le triomphe de l'architecture hygiéniste ("un esprit sain dans un corps sain") et de l'effervescence décorative des années trente. Un palais pour le peuple d'un style composite unissant pour le meilleur des apports byzantins et mauresques à la splendeur décadente de vitraux, d'émaux baindaires et de mosaïques. Une réussite fabuleuse qui fait de ce bâtiment - à la fois piscine sportive et établissement public de bains-douches - un actif centre de vie et un lieu de rencontre ludique. Outre le magnifique bassin en céramique de la piscine, le bâtiment comprenait également un jardin, des baignoires réparties en petites cellules sur deux étages, mais aussi un salon de coiffure, de manucure et de pédicure, des bains de vapeur et une laverie industrielle

Hélas, les équipements sportifs résistent mal aux outrages du temps, aux exigences techniques et à la surenchère des normes de sécurité. La piscine est fermée en 1985. Mais il n'est pas question de démolir cet ensemble cher au cœur des Roubaisiens. En 1990, le Conseil municipal et la Direction des musées de France se mettent d'accord sur le projet un musée dans le bain. Un concours international est lancé. Le jury choisit la proposition de Jean-Paul Philippon. Respectueux de "I'âme du site", il y déploie avec tact les collections d'art et d'histoire, qui rendent justice à toutes les composantes de l'histoire mouvementée de la Région. Les travaux s'échelonnent de janvier 1998 à la fin de l'automne 2001. Aujourd'hui, le visiteur ne peut que se féliciter du choix du jury et de la clairvoyance du concept "un musée dans le bain".

" La Piscine " à Roubaix


La salle maîtresse du musée est évidemment celle de la piscine. L'eau est toujours là. Elle est déversée par la gueule du "lion",une figure de Neptune et elle remplit le bassin olympique de 50 m. Des planchers en gradins nouvellement installés forment un promenoir au bord de l'eau.
La collection Beaux-Arts est exclusivement consacrée aux XIXe et XXe siècles. Elle est organisée de façon chronologique et thématique. On y retrouve de la peinture, de l'échantillon textile, de la céramique, du mobilier, de la photo et de la sculpture.

Musée d'Art & d'Industrie de RoubaixLe visiteur déambule parmi les statues, aguiché par les sirènes, baigneuses, danseuses et belles méditantes de pierre et de bronze. Des hommes veillent sur elles : bûcheron, semeur ou athlète. Toutes ces oeuvres, de taille humaine, témoignent de l'école française de sculpture du milieu du vingtième siècle, école qui n'a été esclave d'aucun mouvement d'avant-garde, mais qui a sereinement assuré la continuité de la tradition figurative du dix-neuvième siècle. A part le grand Robert Wlérick, il n'y a pas de nom à citer. Cet ensemble de qualité, dont ne s'élève pas d'œuvre vedette, crée la beauté et l'unité de cette piscine-galerie au décor fastueux.

Surprise durant la visite :l'ambiance sonore rétro, les cris des baigneurs d'antan retentissent régulièrement, et il suffit de fermer les yeux pour imaginer les lieux au plus fort de leur fréquentation passée...

Cette Galerie de sculptures décoratives est entourée par un grand nombre de petites pièces claires, quiMusée d'Art & d'Industrie de Roubaix : Remy Cogghe " Le combat de Coqs en Flandre 1889 s'emboîtent les unes dans les autres en une trame serrée : anciens vestiaires, salles de bain, cabines de douche. Les collections du musée y sont présentées par variations chronologiques, dans un parti pris thématique quelque peu sec. Évidemment, il n'y a pas d'œuvres majeures, à quelques exceptions près. Dernier venu, le musée de Roubaix n'a pu récolter que les miettes des trésors rassemblés par les barons industriels du Nord, répartis entre Douai, Lille, Tourcoing et Valenciennes. Mais ces miettes sont plaisantes, elles illustrent l'histoire de la Région et les goûts qui dominaient au fil des époques. On passe du sourire à l'émotion, traversant le kitsch néo-académique, I'orientalisme pimenté d'érotisme, le populisme bon enfant des artistes que l'on n'appelait pas encore des "témoins de leur temps". On découvre l'œuvre d'un maître de Roubaix, Jean-Joseph Weertz, (1846-1927), auteur entre autres d'un phénoménal Marat assassiné, grande machine historique et dramatique. Parmi les chefs-d'œuvre présentés, il y a La petite châtelaine de Camille Claudel. Une section d'art plus récent s'illumine des dernières lueurs de l'impressionnisme et des feux des Fauves. Dans le rayon sculpture, Rembrandt Bugatti est l'épicentre d'un élégant ensemble de représentations animales.

Musée d'Art & d'Industrie de RoubaixLa partie industrielle de La Piscine garde la mémoire de l'art et du savoir-faire des filatures de Roubaix : échantillons de textile, cartons, modèles et maquettes de mode depuis la grande époque des arts-déco jusqu'au design contemporain (Garouste et Bonetti). Elle est complétée par une tissu thèque qui s'adresse aux professionnels.
Une affirmation de l'âme textile de la ville, portrait d'une cité industrielle bâtie au XIX° et XX° siècles.

Ce musée est accueillant, facile d'accès, d'esprit ouvert. Il s'adresse à tous et à chacun, quelle que soit sa culture de départ ou son niveau d'instruction, comme insiste Bruno Gaudichon, conservateur en chef. Sa présentation n'a rien de savant. Elle fait glisser en douceur de l'évocation des plaisirs aquatiques à ceux des sens, puis à ceux de l'art. Et des animations pour grands et petits sont prévues dans la conception même du musée : males à jeux dans les bancs de certaines salles, espace de découverte tactile, espace sonore...

Le socialisme, l’individu et l’argent

Le socialisme, l’individu et l’argent


[NOTE : dans cette étude, on désigne par "socialisme" le socialisme marxiste ou marxisant, qui a toujours été largement prédominant]


On peut constater que les vicissitudes de l’Histoire suivent un cours conditionné étroitement et de façon sous-jacente par la force des principes.

Ceux-ci imposent de façon évidente leur logique aux décisions de la vie politique des nations.
Il s’agit ici de souligner la contradiction intrinsèque du socialisme et des ses complices que sont le libéralisme et le communisme, aboutissement logique du socialisme. Ces trois idéologies sont les filles de la Révolution issue des sophismes des pseudo-philosophes dit des « lumières ».

En chargeant l’Etat de pourvoir au bonheur de l’individu, on finit par détruire les liens sociaux concrets, dans la famille, au travail, dans la vie locale ; de là une fausse solidarité réduite à des aides financières.
Dans le socialisme comme dans le libéralisme, c’est donc toujours l’argent qui est destiné à régir une société vouée à disparaître, puisqu’elle méconnaît les fondements divins de toute société durable, à l’origine de toutes lois naturelles et surnaturelles qui régissent les choses créées jusqu’aux sociétés.

On peut constater que le socialisme ne cesse de se développer en France. Pourtant ce fait n’est pas dû au génie des sicaires et thuriféraires de la religion socialiste, ni non plus à la sottise des libéraux qui le combattent.
C’est plus simplement à cause de la logique commune des « valeurs » dont les uns et les autres se réclament identiquement et de façon symbiotique.
Socialistes et libéraux ont les uns comme les autres le culte idolâtrique de l’individu, comme un absolu auquel il faut à tout prix se référer, croire et adhérer.
A ce titre donc, ils visent tous l’égalité maximale des individus entre eux dans la société.
Or comme l’expérience et l’observation le démontrent, le principe égalitariste est un principe antithétique, c’est à dire fondamentalement opposé à ce que génère et réclame l’ordre des choses naturel et surnaturel.

Quoiqu’il en soit dans cette course à l’égalitarisme forcené, la religion libéraliste (libéralisme) part battue d’avance face à la religion socialiste (socialisme).
En effet, à la différence du socialisme, le libéralisme privilégie l’économie de marché qui est facteur d’inégalité.
Il doit pour réaliser l’égalité, faire de l’étatisme quand il est au pouvoir.
Il chausse donc les bottes du socialisme au moment même où il prétend s’y opposer.

Le jeu démocratique, ferment de démagogie et d’hypocrisie politicienne pour la conquête et la conservation du pouvoir à l’insu des masses manipulées, conduit le libéralisme à constamment donner à l’« égalité » la primauté sur la « liberté ».

On peut s’étonner, dans ces conditions, que le socialisme ne soit pas au pouvoir dans les institutions étatiques.
La raison en est simple et elle est double :

- D’une part, puisqu’il gagne à tout coup dans le jeu de ping-pong et de « je te tiens par la barbichette », au sein de l’opposition, dans le grand mick-mack démagogique et manipulé de la démocratie.
Il se satisfait, par ailleurs, parfaitement, d’un pouvoir effectif et opérationnel au pouvoir de droit qu’il aurait acquis « légitimement » par voie des urnes, au gouvernement.
Mais il ne saurait exercer durablement ce dernier, pris en sandwich entre la menace de faillite générale qu’implique son programme utopique et les surenchères communistes qui, défiant la raison et l’intelligence, le paralyseraient.

- D’autre part, dans l’opposition même, le communisme refuse de tirer pour lui les marrons du feu et s’amuse à faire trébucher son comparse socialiste chaque fois que le pouvoir est à portée de la main de ce dernier.

Les contradictions du libéralisme sont claires, mais celles du socialisme, hydre aux multiples visages, plus subtiles, sont moins généralement aperçues.

En ce qui concerne le socialisme français, outre la coupure entre communistes et socialistes, les tendances qui se manifestent en son sein constituent parfois des divergences fondamentales.

Une contradiction radicale caractérise cependant le socialisme dans son essence même.
C’est sa prétention à vouloir consacrer la primauté de l’individu par le maximum de pouvoir, et si possible par la totalité du pouvoir.
C’est à dire que l’Etat socialiste doit être toujours et partout l’omnipotent social, régisseur de la vie des individus, sous prétention de leur plus grand bien.
Bien étant entendu comme l’érection de l’individu comme idole déifiée.

Voilà pourquoi le socialisme mène toujours avec certitude aux totalitarismes, avec le biais ou pas de son superlatif extrême, le communisme.

Le communisme, qui n’est plus que le socialisme poussé à son terme logique, est d’accord avec le socialisme pour faire de l’Etat l’instrument du « bonheur » des individus. Mais poussant à son comble la logique du socialisme, il donne à l’Etat la totale propriété des moyens de production et prive de liberté les individus en les asservissant à l’Etat par leur salaire et leur emploi.

Tout ceci montre à quel point ces trois idéologies se soutiennent, conspirent et s’apportent mutuellement dans leur symbiose macabre, les moyens de ronger nos pays par un processus implacable de socialisation, moteur de la décadence et de dégénérescence de nos nations.

Dans le socialisme, la contradiction entre son individualisme et son étatisme est manifeste, mais elle n’étonne guère parce que le libéralisme nous y a depuis longtemps habitués.

Cette contradiction est encore plus éclatante entre son mépris affiché de l’argent et le culte plein de convoitise qu’il lui rend, pour lui-même bien sûr, et comme seul et dernier lien social.

Partons ici de la référence communiste.
Marx identifiait le règne de la bourgeoisie à celui de l’argent. Vérité de la Palisse, puisque depuis la nuit des temps civilisés, le pouvoir de l’argent a toujours existé.
Mais dans la hiérarchie sociale de la chrétienté, ce pouvoir s’effaçait.
Pourquoi ? Et bien parce qu’entre Dieu et Mammon (le veau d’or, l’argent), la chrétienté avait choisi.
Le pouvoir de Mammon pouvait être considérable dans la réalité, mais le pouvoir légitime était de Dieu.

Omnis potestas a Deo, le pouvoir temporel suprême, celui du Roi, outre les mille limitations sociales qu’il connaissait, était fondamentalement limité par la loi divine.
La distinction établie entre le Clergé, la Noblesse et le Tiers-état correspondait à une hiérarchie de valeurs, principe tripartite calqué de façon instinctive puis raisonné sur le modèle de la perfection trinitaire divine, avec toutes les imperfections de la nature déchue de l’homme et des sociétés qu’il compose.
Ce principe tripartite a toujours fait force de loi depuis l’origine de l’histoire des peuplades indo-européennes jusqu’à la Révolution de 1789, Révolution du parti de l’étranger.
Il a trouvé sa pierre d’angle, sa clé de voûte et sa substance verticale et transcendante à travers le seul catholicisme romain.

On y trouve :
- le service de Dieu, à travers l’ordre de ceux dont la mission principale est de prier.
- Le service de la communauté par le don du sang, mission de l’ordre de ceux qui combattent et défendent la cité par le sacrifice de leur vie, de leur sang.
- Le service de cette communauté par la production des biens essentiels à la vie, mission principale de l’ordre de ceux qui travaillent la terre et en tirent le produit de subsistance de la cité.

Et l’argent n’entrait pas en ligne de compte pour déterminer et infléchir cet ordre.

A noter que dans l’histoire antique des Européens, il était fréquent que ceux-ci occupent tour à tour les deux dernier ordres selon ce qu’exigeait la situation du moment. On pourrait penser à l’exemple des vikings qui était des guerriers paysans et des paysans guerriers, même s’il y avait une répartition et une hiérarchie d’ordre déjà établie.

Dans l’activité économique elle-même, la production l’emportait sur le commerce, et le commerce des biens sur celui de l’argent.
L’ordre de l’économie était celui de la justice. Il y avait le juste prix et le juste salaire. Tout métier (ministerium) était un ministère, un service. L’intérêt (Usura) était condamné comme usure, ou limité dans le service de la production.
La Révolution, en renversant la monarchie, renversait surtout l’ordre des valeurs de l’Ancien Régime et par lui, le vieil ordre traditionnel et ancestral intrinsèque et nécessaire à nos peuples européens.
Elle mettait l’Homme devenu un « golem », à la place de Dieu, comme principe et fin du Pouvoir.
En proclamant « la liberté, l’égalité et la fraternité », elle installait les principes du libéralisme, du socialisme et d’un lien social sans substance, sans âme.

La logique de ces principes mauvais se manifesta de l’anarchie à la tyrannie, au milieu des embrassades et des massacres.
Après un quart de siècle de guerre civile et étrangère, le libéralisme l’emporta, portant la bourgeoisie au pouvoir et fondant sur l’argent les inégalités de la hiérarchie sociale.

En 1917, le Marxisme-Léninisme entendit supprimer la monnaie. L’or ne devait plus servir qu’à orner les vespasiennes. Le travail devenait la mesure de la valeur et des prix.
La production, les échanges et la consommation seraient désormais réglés par l’Etat, en attendant que celui-ci disparaisse quand le bonheur de tous et de chacun l’aurait rendu inutile.
On sait ce qui est advenu, comme pour toute tentative du même genre : plus de 100 millions de victimes assassinées.

On voit que la socialisation générale des activités assure le triomphe de l’argent.
Pourquoi ? Parce que la destruction des communautés naturelles, orchestrés par le socialisme, oblige à remplacer les liens sociaux dont elles sont tissées par le lien de l’argent, seul substitut disponible en dehors de la fonctionnarisation et de l’asservissement qui sont la solution communiste.

Première des communautés naturelles, la famille, pilier de la société, est un scandale tant pour l’étatisme (main-mise de l’état sur les individus et la société) que l’individualisme (culte de l’amour-propre et de l’égoïsme).
Elle craque devant leurs attaques combinées.
Entre le mari et la femme, entre les parents et les enfants, tout devient question d’argent et de salaire. On arrive peu à peu au point où les membres de la famille deviennent de simples individus évoluant librement entre eux sous l’œil vigilant de l’Etat.

L’inflation du coût des besoins domestiques dépasse les ressources normales des familles, ce qui pousse la mère à travailler à l’extérieur pour arrondir le budget familial et acquérir elle aussi des droits sociaux.
De ce fait, les enfants sont envoyés dans les crèches et les maternelles, ou traînent dans la rue. Ils appartiennent enfin à l’Etat.

On pourrait faire le tour de tous les milieux sociaux – ceux de l’artisanat, du village, du quartier – où l’apprentissage du métier et l’entraide spontanée créaient les grandes solidarités communautaires de la vie quotidienne et professionnelle, on verrait à quel point le système des droits « légaux » et des obligations « légales », développé par l’Etat jacobin et républicain, tue les liens sociaux naturels en suscitant de surcroît l’égoïsme, le ressentiment, l’agressivité et le chômage.
L’individu devient solitaire par la grâce de l’argent, froid médiateur de toutes les relations sociales désormais privées de la chaleur vivante des communautés naturelles.
Ne parlons pas des vieillards que la législation sociale et fiscale voue, par des incidences multiples, à la mort solitaire.
Ne parlons pas des communautés religieuses, avec leurs moines et leurs moniales qui « gagnent leur vie », sont salariés et assurés, bref liés par l’argent et tenus par l’Etat.
Ne parlons de rien ni de personne, puisque c’est toute la vie sociale qui est asservie à l’argent et à l’Etat.

La société libérale-socialiste, qui viole toutes les lois divines en même temps que les lois naturelles les plus élémentaires, est condamnée à mort.
On ne peut que préparer la société véritablement humaine qui pourra surgir des décombres.

Franck Gerstein
D'après un article de L.Salleron
paru dans la revue Le cep
revue du Centre d'Etudes et de Prospective sur la science




Thomas a Kempis

L'Imitation de Jésus-Christ tient une grande place dans la littérature chrétienne. Ecrit par un moine, Thomas Kempis, durant la première moitié du XVe siècle, ce petit livre a été lu et médité par des générations de laïcs désireux d'approfondir leur vie intérieure. L'Imitation est certes un témoignage parmi d'autres du renouveau spirituel de son époque, désigné sous le nom de Devotio moderna, qui oppose la voie de l'intériorisation à un monde extérieur déchiré et violent. Mais les grandes oeuvres débordent le temps et le lieu qui ont offert le cadre, le sujet, l'occasion, l'auditeur. C'est l'existence chrétienne de toutes les époques qui est décrite dans ce livre. La grâce et la tentation sont ressaisies à leur " racine " : l'existence de l'amour et du mal. De l'un et de l'autre, l'auteur décrit avec minutie les formes en appelant le lecteur à la conversion intérieure. L'Imitation tend avant tout à cette purification du coeur sans laquelle ne peut être ni compris ni vécu l'Evangile.