Le 25 décembre 498, Clovis est baptisé à Reims, avec 3000 guerriers francs, dans la religion catholique.
Grâce à ce baptême collectif, les Francs prennent l'avantage sur les autres barbares dans la conquête de la Gaule romaine.
Clovis, ou Khlodowig (dont on fera en latin Ludovicus puis... Louis), a été élu roi 17 ans plus tôt, à Tournai (Belgique actuelle).
Il succède à l'âge de 15 ans à son père Childéric à la tête des Francs saliens, une tribu germanique établie dans l'empire romain, sur les bords du Rhin inférieur et dans l'actuelle Belgique.
A peine élu, Clovis entreprend la conquête de la Gaule. Il rencontre sur sa route Syagrius, un général qui s'intitule «roi des Romains» et maintient l'illusion d'une permanence de l'empire romain entre la Meuse et la Loire.
La région s'est en fait beaucoup appauvrie depuis le passage des terribles Huns, trente ans plus tôt.
Le roi des Francs bat Syagrius et le fait égorger avant de s'installer dans sa résidence de Soissons.
Clovis le païen entre alors dans un milieu très romanisé et de religion catholique. Il tombe sous l'influence de Rémi, évêque de Reims.
Il comprend l'intérêt de se rallier les Gallo-Romains en adoptant leur religion. Sa femme Clotilde, fille du roi des Burgondes et pieuse catholique, le pousse à se convertir.
En 496, à Tolbiac (en allemand, Zülpich), près de Cologne, les Francs repoussent une attaque des Alamans, une tribu germanique à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne.
Selon la légende, c'est au cours de cette bataille difficile que le roi des Francs aurait imploré le secours du Dieu de Clotilde et pris la résolution de se convertir.
Il passe à l'acte deux ans plus tard, le jour de Noël. Tandis qu'il plonge dans le baptistère, avant tous ses guerriers, l'évêque Rémi lui lance la formule célèbre : «Depona colla, Sigamber !», ce qui signifie : «Dépose tes colliers [les amulettes des païens], Sicambre [autre nom donné aux Francs]».
Grâce à sa conversion au catholicisme, Clovis peut s'énorgueillir du titre très symbolique de «Consul des Romains», conféré par l'empereur de Constantinople.
Ce dernier dirige en théorie tout l'empire romain depuis que, quelques années plus tôt, en 476, le dernier empereur d'Occident a été déposé par un Ostrogoth.
Clovis tire parti de sa conversion à la religion dominante de la Gaule pour achever la conquête de celle-ci.
Le sud de l'hexagone est, comme une grande partie de l'Espagne, sous la domination des Wisigoths. Leur capitale est Toulouse.
Comme les autres barbares, à l'exception des Francs, les Wisigoths pratiquent l'arianisme. Il s'agit d'une hérésie chrétienne très mal vue des Gallo-Romains, massivement catholiques.
Alaric, le roi des Wisigoths, a du mal à asseoir son autorité sur ses sujets.
Avec les encouragements de l'épiscopat catholique, Clovis va combattre Alaric. La rencontre a lieu à Vouillé, près de Poitiers, en 506. Alaric est tué et les Wisigoths n'ont d'autre alternative que de se replier en Espagne, au-delà des Pyrénées.
Clovis domine désormais toute la partie occidentale de l'ancien empire romain, entre l'embouchure du Rhin, aux mains des tribus frisonnes, et les Pyrénées, où sévissent les terribles Basques.
Il déplace sa résidence à Paris. L'ancienne Lutèce, qui a pris le nom des premiers habitants de la région, les Parisii, accède pour la première fois au statut de capitale.
Les descendants de Clovis vont régner pendant trois siècles, sous l'appellation de Mérovingiens (d'après Mérovée, un ancêtre légendaire) avant de laisser la place à Charlemagne et aux Carolingiens.
Le baptême de Clovis va faciliter la fusion entre les Gallo-Romains et leur vainqueurs, les Francs.
Mais il serait erroné d'y voir la naissance de la France. Celle-ci émergera 500 ans plus tard, comme l'Allemagne, sur les ruines du «Regnum francorum», le royaume des Francs de Clovis et de Charlemagne.
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