mardi 25 septembre 2007

Louis Veuillot

Louis Veuillot - Soldat de Dieu


Louis Veuillot Soldat de Dieu par Pierre-Yves Laurioz Quel homme étonnant cet écrivain, journaliste, polémiste du 19ème siècle, contemporain de Pasteur. Écrivain, il a fait plus de 50 volumes de 500 pages qui ne sont hélas plus lus, parmi lesquels "« les Odeurs de Paris, le Parfum de Rome, l'illusion libérale », qui restent des chefs d'œuvre ayant eu à l'époque un grand succès. Écrivain catholique très engagé et ultramontain, il va se batte pour défendre l'autorité du Pape menacée à l'époque à la fois par le courant français de liberté religieuse appelé gallicanisme, mais aussi par la révolution italienne qui menace sa souveraineté, en voulant faire de Rome la capitale de l'Italie unie. Veuillot, laïc, se bat contre ces catholiques français qui contestent les dogmes du Pape et contre les régimes changeant de cette France qui, de plus en plus, prennent leur distance avec la religion. Ce 19ème siècle verra des révolutions menaçantes pour l'Eglise avec une période plus favorable sous Napoléon III qui jouera double jeu, en aidant le Pape menacé à retrouver son siège mais en aidant aussi la révolution italienne. Veuillot est rédacteur en chef du journal « l'Univers » est ses prises de positions célèbres contre les catholiques libéraux (Dupanloup, Montalembert, Ozanam, Lacordaire, Foisset...) vont lui valoir des combats difficiles avec ce libéralisme montant et aussi avec les régimes anticléricaux révolutionnaires partisans de la laïcité et de la séparation de l'Eglise et de l'État. Veuillot, ami des Papes, chez qui il va chercher appui contre le clergé français dissident ; il va commander à la hiérarchie frondeuse de ne pas céder à cette liberté religieuse, en accord avec Pie IX, avec lequel il va collaborer pour obtenir toutes les grandes décisions du siècle (Syllabus, Infaillibilité pontificale, Immaculée conception, Vatican I). Ses prises de positions énergiques contre les anticléricaux et contre les catholiques libéraux lui vaudront de nombreuses suspensions de son journal et son parcours politique est anarchique puisqu'il est partisan de n'importe quel régime (royauté, empire, république) dans la mesure où il sert le catholicisme. La montée du catholicisme social va diviser encore les ultramontains et les gallicans avec un Veuillot intransigeant par sa plume mais brutal parfois lorsqu'elle se change en épée... pour rappeler à l'ordre les catholiques et la hiérarchie des évêques à qui il commande avec une autorité de laïcs qu'on lui conteste. Ses écrits multiples (journaux, romans, poèmes, correspondances), où il fait preuve de bonnes qualités littéraires, laissent des œuvres remarquables, peut être trop nombreuses et trop engagées, mais c'est aussi une page de l'histoire catholique de son siècle, qu'il a vécue et souvent dictée. Son parcours lui permettra de fréquenter tous les grands de son siècle (Napoléon, les Papes, les politiciens influents) mais aussi les grands écrivains (Victor Hugo, Chateaubriand, Sainte Beuve, Baudelaire, Bloy, Barbey, Renan...). Là encore, Veuillot n'aimait guère ceux, nombreux, qui ont attaqué la religion, prétendant même qu'ils étaient de mauvais écrivains ! Veuillot était un converti, tout d'un coup, ébloui par la religion qui va lui dicter son parcours c'est-à-dire « le catholicisme, rien que le catholicisme », choix difficile à l'époque où la révolution de 1789 avait déjà mis à mal la religion... et que les autres révolutions de 1830, 1848 et 1871 vont confirmer, avec un État anticlérical, qui ne veut plus « des hommes noirs » pour l'enseignements et qui se veut laïc. Veuillot ne va cesser de combattre par ses écrits redoutables pour que la France, fille aînée de l'Eglise, conserve cet héritage religieux. C'est grâce à lui que De Falloux va élaborer la première loi sur l'enseignement en 1860, favorable à la religion et modifiée durement en 1905 par la loi actuelle, que Veuillot, mort en 1883 n'a pu connaître. Il fut bon « Soldat du Christ », qualité reconnue par les Papes qui le féliciteront par des brefs.



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